Cet article illustre l'évolution de la structure de marché du transport ferroviaire, qui était en situation de monopole, et qui se transforme peu à peu en marché oligopolistique. L'ouverture à la concurrence signifie que l'entreprise publique perdure mais que des entreprises privées vont être autorisées à produire le même service, en utilisant les voies de la SNCF.
Extraits:
"SNCF : que signifie l’ouverture à la concurrence ?
A
partir de 2021, des opérateurs privés pourront exploiter leurs trains
sur le réseau ferroviaire, conformément au calendrier imposé par l’UE à
la France pour libéraliser le secteur.
On pourra bientôt prendre le train sans entendrele fameux jingle de la SNCF. A partir de 2021, des opérateurs privés pourront en effet commencer à fairerouler
leurs propres trains sur le réseau ferroviaire français, mettant fin à
plus de quatre-vingts ans de monopole de la Société nationale des
chemins de fer sur le transport de voyageurs.
Depuis la nationalisation des chemins de fer, en 1937, la SNCF est la seule société autorisée à transporter
des voyageurs par le train. Ce monopole était essentiellement motivé
par l’idée que le transport ferroviaire était un service public, qui ne
devait pas être soumis à la logique du marché. Opérateur historique et unique, l’entreprise publique SNCF pouvait donc assumer
les missions que lui confiait l’Etat (son principal actionnaire), y
compris si elles n’étaient pas lucratives : cela lui permettait par
exemple d’assurer des petites lignes non rentables, mais importantes
dans une logique d’aménagement du territoire.
2. Que signifie « libéraliser » ?
Cette situation était en contradiction avec l’idée de « concurrence
pure et parfaite » promue par les économistes libéraux et « sanctifiée »
dans les traités européens — la Commission européenne voyait dans ces
monopoles nationaux un frein à la croissance économique, un obstacle à
la baisse des prix et une explication de la mauvaise santé du secteur
ferroviaire. C’est pourquoi elle a engagé, au début des années 1990, un
processus de libéralisation du rail. Cela ne signifie pas que la SNCF
doit forcément être privatisée, mais qu’elle doit être mise sur un pied
d’égalité avec des concurrents privés, qui doivent pouvoir proposer leurs propres services de transport ferroviaire (...).
3. Pourquoi la SNCF doit-elle être réformée avant la libéralisation ?
Le processus de libéralisation n’interdit pas le maintien d’une
entreprise publique parmi les opérateurs ferroviaires, et n’impose donc
pas la privatisation de la SNCF. En revanche, un certain nombre de
règles européennes visent à s’assurer que la SNCF ne sera pas avantagée
par rapport à ses concurrents (...).